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Débat d’orientations budgétaires de Rennes Métropole : confortons notre dynamisme !

Monsieur le Président, chers collègues,

Il nous revient de débattre des orientations budgétaires de notre collectivité. Ce moment est d’autant plus important qu’il est le premier temps budgétaire propre à notre mandat et qu’il nous demande une expression qui mette en perspective l’ensemble du mandat qui s ‘ouvre.

Sans revenir en détail sur le contexte national, un constat s’impose notre pays est dans une situation complexe qui réclame des décisions à prendre en responsabilité. Le moment que l’on vit n’est pas une crise ponctuelle, c’est une phase de mutation entamée depuis plusieurs décennies qui expose notre pays à des enjeux mondiaux. La voie empruntée par le gouvernement et le parlement est celle de la réforme. Une réforme qui a pour but de renforcer l’économie française et donc par effet direct de renforcer la capacité de la sphère publique à produire de la cohésion sociale. On ne partage en effet que les richesses que l’on crée. Le cap est donc celui du « redressement dans la justice ».

Nos collectivités sont associées à cet effort de redressement. Considérant le niveau des fonds de concours de l’État vers nos collectivités, et les contraintes qu’il s’impose depuis des années, cela est légitime.

Il n’en reste pas moins que cela pèse sur nos finances et sur les choix qui s’offrent à nous.

Une seule question se pose : comment, dans ce contexte particulier, faire en sorte que notre territoire sorte renforcé à l’issue de notre mandat ? La réponse qui nous est proposée est sans ambiguïté : en maintenant un effort d’investissement inégalé : 2 Mds€, -inégalé- tant dans l’histoire de notre collectivité qu’en comparaison aujourd’hui avec d’autres collectivités de notre strate (cela est permis par le sérieux de nos prédécesseurs, merci à eux). Ces investissements ce sont à courts termes de l’emploi et des plans de charge remplis pour nos entreprises qui en ont bien besoin, et à moyens termes du service de grande qualité en plus pour nos populations.

Nous avons pour responsabilité de maintenir le dynamisme qui est le nôtre, qui fait que notre taux de chômage est de 2 points inférieurs à la moyenne nationale. C’est sur cette priorité de l’emploi et de l’activité économique que nous serons jugés. C’est elle qui fait la qualité de vie de notre territoire, qui nous permet de financer par ailleurs nos investissements dans nos communes respectives.

La répercussion directe de ce volontarisme, c’est le niveau de contribution collective à nos politiques publiques. Je nous invite à ne pas entrer dans cette impasse qu’est la dénonciation de l’outil fiscal. Si celui-ci s’accompagne d’investissements majeurs (on peut considérer une 2e ligne de métro, un haut niveau de production de logements (PLH), un centre des congrès et une gare LGV comme des investissements majeurs), -cet outil fiscal- devient le levier principal du dynamisme de notre territoire. Pour ma part, je considère la dépense publique comme étant, quand elle est utilisée à bon escient, comme celle qui a le plus grand rendement sociétal : elle n’a pas vocation à permettre l’accumulation du capital ou à permettre la sortie de valeur du cycle redistributif. L’outil fiscal c’est du pouvoir d’achat, la dépense publique c’est du pouvoir d’achat : le passage de notre collectivité du 5e rang au 16e rang en terme de cherté du logement ce sont des € économisés pour tous, les mobilités collectives les plus performantes à moindre coût, c’est du temps et des € de gagnés pour tous, un enseignement supérieur de qualité c’est un capital social qui profite à tous, le financement d’opérations sous label french tech c’est de la visibilité et de l’attractivité qui va rejaillir sur nos communes, notre métropole, notre région. Nous répondons aux préoccupations quotidiennes de nos concitoyens sur l’essentiel : se loger, trouver un job, se déplacer aisément et disposer d’une qualité de vie que l’on dit être quasiment sans égal au plan national.

Quand en plus cela s’accompagne d’une bonne maîtrise des dépenses de fonctionnement (-0,2% prévu sur 2015, hors versement au budget transport), -je ne sais pas si nous en sommes nous-mêmes tous capables dans nos communes-, on peut se dire que ces orientations sont les bonnes. Je souligne d’ailleurs que malgré la baisse des dotations de l’État, pas forcément prévue dans ces proportions, nous en restons à une augmentation de fiscalité qui se situe dans la fourchette basse de ce qui était prévu, cela met en lumière le sérieux, la réactivité et la souplesse de notre collectivité. 

En conclusion, je nous appelle à retirer une certaine fierté des orientations qui nous sont proposées, de ne pas être fébriles au moment d’affronter des décisions importantes qui emporteront des enjeux majeurs pour les décennies à venir. Ces orientations sont la garantie d’être au rendez-vous des promesses faites à nos concitoyens, il en va de la crédibilité de notre parole politique.