- Idées et réflexions - -

Le Sénat à gauche, une autre décentralisation est possible

Le 1er octobre qui vient devrait voir l’élection d’un socialiste à la tête du Sénat. Disons-le très simplement, c’est historique.

Pour la Bretagne, l’Ille-et-Vilaine avait montré le chemin en 2008 avec l’élection de 3 candidats de gauche sur 4 possibles, le Morbihan aura fait encore mieux avec le « grand chelem » (3 élus sur 3).

Cela n’est pas seulement le symbole d’un rejet de la droite sarkoziste, c’est aussi et surtout une victoire de la gauche rassemblée et diverse. Election après élection, nous montrons, sur le terrain, que la gauche est responsable et crédible pour porter une autre politique. Nos collectivités ont souffert des choix effectués par le gouvernement depuis 2007, et il est normal que les territoires réagissent comme tel. La réforme territoriale votée par l’UMP n’aura pas convaincu, parce que son postulat de départ -le nombre trop important d’élus locaux- était une injure à la démocratie locale.

Le renforcement de la décentralisation est au fondement des réflexions socialistes sur le devenir de notre pays. Il n’y aura pas de nouvelle dynamique économique nationale, s’il n’y a pas possibilité pour nos territoires d’être pleinement acteurs de leur développement. Politiques d’éducation, de logement, d’emploi, de transport, d’énergie, d’agriculture… toutes doivent pouvoir être amendées, adaptées, renforcées selon les priorités portées par les populations locales et leurs représentants. Cela requiert avant tout un desserrement du rôle de l’état et une redistribution des rôles et des moyens où les élus locaux retrouveront un pouvoir confisqué par 10 années de conservatisme. Rappelons à toutes fins utiles que l’autonomie fiscale (suppression de la taxe professionnelle…), que l’autonomie réglementaire (fin de non recevoir pour l’expérimentation d’une prise de compétence régionale sur l’eau…), que l’initiative populaire ont été bridées une à une par un pouvoir hypercentralisé.

Mais l’alternative ne passe pas par l’immobilisme, une réforme s’impose. Il nous faudra travailler à continuer l’œuvre des lois Deferre, en réinventant une fiscalité locale, en clarifiant le rôle de chacun des niveaux de décisions, en favorisant une meilleure répartition des richesses entre les territoires. Cela sera, je l’espère, l’un des enjeux importants d’un parlement de gauche.

Ce dimanche 25 septembre a ouvert une nouvelle ère, la gauche travaillera à ce que le printemps à venir apporte un nouveau souffle sur nos territoires.